Les rituels

Auteur MagdalaMagdala

Qu’ils soient individuels ou collectifs, les rituels liés à la pratique d’une spiritualité, sont des outils spirituels rattachés aux usages du passé.

Par le rituel, le passé devient présent, le mythe s’actualise. Les mots employés sont archaïques et les symboles fondamentaux mis en musique par les rituels, presque toujours rattachés à une tradition.

rituel

Le rituel, quel qu’il soit, fonctionne un peu comme une mise en scène. Les mots, les gestes et les déambulations déterminent un espace sacré dans lequel le temps est soudainement suspendu.

Le rituel sacré

Le rituel, quel qu’il soit, fonctionne un peu comme une mise en scène. Les mots, les gestes et les déambulations déterminent un espace sacré dans lequel le temps est soudainement suspendu.

Lorsque le rituel est collectif chacun y joue son rôle et devient l’acteur intemporel d’une psyché collective.

L’efficacité d’un rituel est souvent liée à son ancienneté et à sa qualité. Il est nécessaire aussi que les participants se sentent impliqués, car sinon la distance qu’ils mettent entre les mots, les gestes et leur mental amoindrit la portée du rituel.

Entrer en rituel, c’est accepter consciemment de se relier, de faire dialoguer en soi la conscience et la part inconsciente de l’être, enracinée dans les mythes éternellement vivants de l’inconscient collectif ; C’est aussi, accepter de se relier aux forces invisibles auxquelles il fait appel,  grâce aux images que le rituel envoie à notre mental. On pourrait ainsi dire que le rituel est la partition capable de créer une ritournelle sacrée, qui en montant en vibration se fond peu à peu dans la musique des sphères. Ainsi donc le rituel relie en verticalité, crée dans l’espace sacré un lien intime entre les âmes et les dieux, et en horizontalité, un lien d’amour spécifique entre les êtres qui le pratiquent.

Ainsi le rituel fait entrer les êtres en harmonie et grâce à sa puissance subtile, met en marche l’imagination, développe l’intuition et ré-enchante le monde. C’est pour ainsi dire, de la magie. Et à travers le rituel, l’âme agit. Il donne à l’âme une respiration, un second souffle, le droit d’exister et de revendiquer son existence dans un monde essentiellement fondé sur le matérialisme des corps et des choses.

Rituel profane ou rituel sacré ?

Il y a des rituels profanes et des rituels sacrés. Mais si on regarde bien autour de nous, qui peut se passer de rituel ? Celui qui n’en pratique pas, s’en invente, constamment. On appelle cela des habitudes, mais elle rythment la vie et lui donnent un sens. Celui qui prétend se passer de tout rituel, même les plus simples, ne peut que se mentir à lui-même, ou alors son être intérieur, privé du lien d’amour créé par cette mise en relation, se dessèche et devient peu à peu insignifiant, perdant jusqu’au sens de l’existence.

Lorsque j’étais enfant, mon père se levait le matin pour faire son café. Le chien l’attendait dans la cuisine. Invariablement, lorsqu’il le voyait entrer, le chien allait tranquillement se positionner à l’autre bout de la cuisine. Et invariablement mon père ouvrait la boite de sucre, coupait un sucre en deux et le lançait au bout de la cuisine, de façon à ce qu’il atterrisse très exactement entre les pattes du chien qui s’était positionné là pour recevoir ce présent de bienvenue dans un nouveau jour. Ensuite venait une séance de caresses, puis le chien ne lui réclamait plus rien jusqu’au lendemain matin. Il avait conquis dans la joie et le plaisir, le droit de démarrer sa journée.

Rituel profane s’il en est, mais rituelie simple d’amour, fondée sur des gestes, et auto instauré entre deux êtres.

Et le rituel du stade ?

Parmi les rituels profanes collectifs, il y a les rituels du stade, celui des supporters d’une équipe de foot. Là on est réellement dans un rituel profane, tout en ayant affaire à un véritable rituel, profane parce qu’il ne fait appel à aucune énergie pure, mais plutôt à une énergie d’action physique, directement. Le but n’est pas l’élévation de l’âme, la rencontre avec son inconscient spirituel, le but, dans le cas du rituel profane, est clairement d’unir autour d’une force, ou en l’occurrence d’un jeu qui oriente la psyché vers un certain mouvement. Le rituel profane est souvent en effet, un rituel de mouvement. 

Stonehenge

En résumé, à quoi servent les rituels ?

Pourquoi est-il important aujourd’hui de parler des rituels ? D’abord parce que en ce 21ème siècle les informations sur la spiritualité ou ce qu’on essaie de nous vendre comme étant de la spiritualité, pullulent. Et la pratique rituélique est souvent mal comprise.

Et le pouvoir des rituels est très important. Ils ont un impact insoupçonné sur nos corps subtils. De ce point de vue là, mon message est aussi un cri d’alarme. Utiliser des rituels, oui… mais pas n’importe lesquels.

Ceux qui ont déjà une démarche spirituelle préfèrent souvent travailler seuls, craignant parfois de se retrouver à plusieurs, au cas où un praticien mal intentionné essaierait de leur imposer une pratique rituélique visant à prendre de l’ascendant sur eux. Et ils ont raison de se méfier, car les vrais et faux gourous sont légion. Il existe aussi un rejet d’une certaine tradition religieuse dépassée et servant elle aussi de base au pouvoir d’un clergé trop souvent bien établi et plus désireux de régner sur son monde que de réellement transmettre les bases d’une spiritualité vivante.

Et puis il a aussi des cercles initiatiques sérieux, qui sont véritablement dans la transmission et donnent des repères pour s’y retrouver dans ce monde fluctuant. Il y a aussi des gens qui ont pignon sur rue et transmettent une autre vision de la spiritualité, comme par exemple – et de façon non exhaustive – les bouddhistes tibétains, ou les bouddhistes zen. Mais il ne s’agit là que d’une seule facette des pratiques possibles et connues dans le domaine de la spiritualité et de la rituélie spirituelle. Et c’est cela qu’il faut bien comprendre. Une facette du diamant certes brillante, mais limitée à un seul point de vue.

A côté de cela, on trouve toutes sortes de pratiques pas toujours bien expliquées ni assumées, auxquelles certains s’accrochent sans vraiment savoir ce qui les motive…

Et puis il y a les plus jeunes, à qui on n’a rien transmis, qui sont enracinés dans un monde matérialiste dont ils ne savent que faire, car ils se rendent bien compte que cela ne suffit pas. Il y en a certains, de plus en plus nombreux, qui ont une quête sérieuse et authentique. Ceux-là souvent manquent de repères, ne trouvent pas l’information qu’ils cherchent, ou alors trop peu. Il y en a d’autres, malheureusement trop nombreux, qui recherchent le sensationnel, qui s’enferment dans des pratiques occultes, voire de magie noire, sans autre guide que leurs pulsions, sans connaître aucunement les conséquences de leurs pratiques. Certains qui recherchent les maisons hantées, font tourner les tables… Les rituels de bas niveau pullulent sur internet : comment faire revenir ton copain, comment mettre des aiguilles dans une poupée, etc. Ils n’assument, ni ne connaissent réellement les conséquences de leurs actes… et souvent, en souffrent, car, selon la logique occulte du boomerang,  ils sont les premières victimes de leurs actes.

C’est exactement d’une certaine façon comme si on cherchait à connaître les modes de vie du genre humain en explorant uniquement les bas fonds de Calcutta, les rues sordides de Harlem ou les bidonvilles de Rio. On explore les pires conditions de vie  sans avoir conscience qu’il y a sur terre d’autres modes d’existence que la misère, la délinquance, le crime et la famine. Si vous fréquentez les bas fonds et que vous envoyez quelqu’un faire un sale boulot pour vous, il vous obéira dans un premier temps, puis demandera son dû dans un second temps. Si vous n’êtes pas capable de le payer en monnaie sonnante et trébuchante ou de lui rendre le mauvais service attendu, il se retournera contre vous. Il en va strictement de même pour le monde invisible et ceux qui mettent des aguilles dans des poupées sont soumis à cette loi, bien souvent sans en avoir la moindre conscience, grisés par la sensation de pouvoir, que procurent les réalisations malveillantes. Bien sûr c’est une facette du monde invisible et on peut s’en tenir là. Mais est-ce bien ce qui est souhaitable ? Ce n’est certainement pas en tous cas ce que vous souhaitez.

Ce qui est important dans tout cela, c’est de disposer d’une information immatérielle suffisante pour se forger des repères, avant de participer à des rituels collectifs, ou, pourquoi pas, de créer ses propres rituels individuels. Il est important de savoir à quoi engage une pratique collective et quels chemins elle permet d’explorer.

Bien comprendre les pratiques spirituelles et rituéliques et savoir vers où aller dans ce monde divers et fluctuant est un apprentissage fondamental… un chemin de Liberté !

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